Quand on fait de la photo, on peut vite se perdre dans la course au matériel !
On voit partout de superbes photos prises avec des boîtiers et des objectifs plus chers et plus performants les uns que les autres.
Puis on regarde son matériel beaucoup moins performant et on se dit que c’est impossible pour soi…
Eh bien j’ai une bonne nouvelle pour vous qui lisez cet article !
La suite devrait vous plaire 😉
Ce n’est pas le matériel qui fait le photographe
Vous avez probablement déjà lu quelque part cette phrase ou quelque chose qui s’en rapproche.
C’est sûrement parce que c’est vrai 😀
A part peut-être dans la photo purement descriptive et naturaliste, personne ne s’émeut vraiment de la netteté d’une image.
C’est donc bien que le critère qui définit une « bonne » photo est ailleurs.
Si vous voulez en savoir plus là-dessus, c’est un sujet que j’ai développé dans mon article Faire une bonne photo.
Que l’on soit bien d’accord, un matériel de première qualité sera plus performant et vous aidera à faire des photos plus facilement.
La netteté sera de meilleure facture et le bokeh (le rendu du flou hors du champ de netteté) plus doux.
Sans parler de tous les autres avantages.
OK.
Mais ça ne veut pas dire pour autant qu’un matériel moins performant, même entrée de gamme, ne sert à rien.
Pour moi, avoir un matériel très moyen peut même être considéré comme une chance !
D’autant plus quand on débute ! 🙂
Je sais, ça n’a pas l’air très logique dit comme ça.
C’est vrai que le matériel ne nous rend pas la tâche facile.
Mais c’est précisément pour ça que c’est parfait pour s’entraîner !
Il n’y a rien de mieux pour comprendre en détail comment ça marche !
En effet, un matériel qui ne va que jusqu’à 3200 ISO et un objectif qui n’ouvre que peu son diaphragme vont vous poser d’énormes soucis dès que la lumière va manquer.
Alors on pourrait se dire que dès qu’il n’y a pas des conditions optimales, on peut plier bagages.
Et pourtant, grâce à cette « limitation technique », de nouveaux horizons vous ouvrent leurs portes !
Eh oui, bienvenue dans le monde de l’abstrait, des suggestions et des ombres.
Bref, laissez parler votre créativité !
La photo abstraite
Qui a dit qu’une photo se devait d’être forcément la plus nette possible en décrivant scrupuleusement la réalité ?
Les photos floues ont elles aussi leur mot à dire… tant que le flou est intentionnel et maîtrisé évidemment 😉
Vous ne soupçonnez même pas le potentiel créatif qu’il y a dans les vitesses lentes !
C’est une source infinie d’idées !
Le domaine des ombres
Avec les ombres, tout est suggestion.
On met en lumière les lignes, les contours…
Mais ce qu’on met en avant plus que tout, c’est une idée.
N’ayant pas de réel détail à analyser, on force le cerveau du spectateur à se représenter la scène réelle.
On stimule donc son imagination… 🙂
La question de la maîtrise du matériel
Quand on débute, on peut avoir l’impression que le matériel que l’on a est juste mauvais.
On n’arrive à rien avec et dès que les conditions sont moyennes, c’est un enfer !
Ne vendez pas tout de suite votre matériel !
Il se pourrait que ce soit juste un problème de maîtrise.
Un matériel, ça ne s’appréhende pas si facilement que ça !
Ce n’est pas pour rien que je propose des stages et des accompagnements pour apprendre la photo nature 😉
Il y a beaucoup de petites subtilités dans les réglages qui peuvent tout changer selon le type de photo que vous faites.
Je développe un peu plus la question du changement de matériel dans cet article : Faut-il souvent changer de matériel ?
La discrétion
On ne va pas se mentir, les reflex font du bruit au déclenchement.
Et plus le boîtier est proche de l’entrée de gamme, plus le bruit est fort.
Évidemment, la question ne se pose pas avec un hybride qui est totalement silencieux au déclenchement.
Pour autant, je ne mettrais pas au placard un reflex bas de gamme.
Là aussi, on peut y trouver un intérêt !
Je sais, vous ne voyez pas quel intérêt on pourrait bien trouver à faire un boucan pas possible 😀
J’en vois un… et il est de taille.
Comme souvent avec les contraintes, ça donne un cadre qui nous force à le respecter.
Dans le cas de la photo animalière, le fait d’avoir un matériel plutôt bruyant nous force à être d’autant plus conscient de notre environnement.
On sait que chaque déclenchement sera un test à part entière en observant la réaction de l’animal photographié.
Et ça permet d’être encore plus en lien avec son environnement direct.
Dans des cas bien spécifiques de photo vraiment proche de l’animal, ça sera bien sûr trop bruyant.
Mais dans la plupart des cas, ça fonctionnera très bien et vous permettra de vraiment faire attention à votre entourage pour ne pas provoquer de dérangement.
Je le rappelle ici, le but de la photo animalière n’est pas d’avoir une belle photo finale mais une belle expérience en n’ayant pas dérangé les animaux !
Pour plus d’infos sur cette notion, lisez mon article sur le respect de la faune.
Tout est question de perception
Comme vous pouvez le constater dans cet article, tout est question de perception.
Quelque chose que l’on penserait limitant pourrait en fait nous forcer à nous améliorer nous-même.
Une fois que vous aurez évolué dans votre pratique, il y aura un réel intérêt à faire évoluer votre matériel.
Vous saurez exactement pourquoi vous le ferez.
Et c’est, pour moi, seulement à ce moment-là que ça sera vraiment justifié.
Des outils de retouche de plus en plus performants
Il y a encore quelques années (on est tout début 2023 à l’heure où j’écris ces lignes), avoir un matériel d’entrée de gamme ou même de moyenne gamme restait très limitant en terme de bruit numérique.
On pouvait faire des photos dans des conditions difficiles mais le résultat restait franchement marqué par le grain numérique.
A part avoir un objectif à grande ouverture, ce qui n’est clairement pas donné quand on parle de téléobjectif, il était quasiment impossible d’avoir des photos bien propres en fin de journée.
Mais la donne a changé.
Les logiciels de retouche, DxO en tête à ce niveau-là, ont des résultats bluffants.
Les photos prises à des sensibilités très hautes restent totalement exploitables !
L’image ci-dessus (une photo prise avec très peu de lumière en forêt à 6400 ISO) est un recadrage de l’image sur l’oiseau pour bien vous montrer ce que ça change.
Et on peut voir la très nette différence entre les deux photos !
La première image est la photo sans aucun traitement de débruitage.
La seconde avec le meilleur traitement que mon logiciel offre.
Bluffant non ? 😉
Ne pas se comparer
Je suis obligé d’en parler ici, avec les réseaux sociaux et les belles images partout, la comparaison est tentante.
Laissez-moi vous dire quelque chose qui va vous faire du bien.
La comparaison est non seulement inutile mais tout simplement impossible.
Si l’on devait se comparer avec quelqu’un, disons un photographe que l’on trouve meilleur que soi, il faudrait comparer l’entièreté de nos existences.
Qu’est-ce qu’il a vécu ?
Quels efforts a-t-il mis en place ?
Quelle est son expérience ?
A-t-il suivi des stages ou des formations ?
Et encore au moins un millier de questions pour commencer à cerner la situation !
Il faudrait prendre en compte ses réussites mais également ses échecs.
Et c’est là où la comparaison est limitée.
On ne se compare qu’avec une réussite de quelqu’un.
OK, très bien.
Mais pour arriver à cette réussite, la personne est forcément passée par des échecs elle-même 🙂
Bref, se comparer est simplement impossible.
Arrêtez de vous faire du mal pour rien 😉
Épanouissez-vous en faisant les photos qui vous parlent le plus sans vous soucier de ce qu’on en dira.
C’est vrai, il y aura toujours quelqu’un qui n’aimera pas.
Mais l’inverse est tout aussi vrai !
il y aura toujours quelqu’un qui aimera ce que vous faites 🙂
Et même si vous étiez l’unique personne à aimer vos créations, c’est que ça valait la peine de le faire !
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