Ahhh les attentes !

Vous savez, ces objectifs aussi hauts qu’un sommet de montagne.

Qui, bien souvent, nous obsèdent.

Voyons ensemble pourquoi elles sont complètement contre-productives.

Et donc, à bannir !

Des conseils simples mais qui font toute la différence.
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Qu’est-ce qu’une attente ?

Commençons par le commencement, il se peut que cette notion d’attente ne soit pas forcément très claire pour vous.

Ou simplement qu’on ne parle pas de la même chose.

Ce dont je parle ici, c’est le fait de se mettre un objectif bien précis en tête.
Tellement précis que l’on a tendance à être obnubilé par celui-ci.

Et de se dire que l’on sera « accompli » en tant que photographe uniquement lorsque CETTE photo sera dans la boîte.
En tout cas qu’on ne sera vraiment heureux qu’une fois cet objectif atteint.

C’est d’ailleurs le même mécanisme avec tous les autres domaines de la vie.
Vous savez, les réflexions du genre « je serai vraiment heureux quand j’aurai telle maison, tel objet, telle voiture, tel boulot, etc. »

En photo, ça pourrait être par exemple de vouloir absolument faire une photo de renard qui mulote dans la neige avec en arrière plan un chevreuil qui regarde et deux blaireaux qui jouent ensemble.

L’exemple est… bizarre je vous l’accorde mais c’est pour bien comprendre 😀

D’autres exemples ?
Une photo d’un cerf qui brame dans une lumière orangée et la brume du petit matin.
Un gros plan d’un animal rare comme l’ours ou le lynx.

Bref, vous voyez l’idée !

Précisons tout de même le propos.
Je ne dis pas ici qu’il ne faut pas avoir de rêve ou d’objectif !
Je dis qu’il ne faut pas s’en faire une obsession, la nuance est légère mais très importante ! 😉

En s’obstinant sur un objectif, on risque de passer à côté de plein d’autres choses qui seraient autant, sinon plus, palpitantes.

Pas convaincu ? On continue !

Le bonheur n’est pas au bout du chemin

Vous connaissez certainement cette fameuse citation de Lao Zi :

Il n’y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin.

Et c’est tout à fait ça !
C’est fondamental de bien le comprendre.

Prenons l’exemple d’une randonnée.
Bien souvent, on va entamer une randonnée pour aller jusqu’à un point donné ou en tout cas pour passer par différents points d’intérêts.

Et la métaphore est très parlante.

Dans la grosse majorité des cas, tout l’intérêt se trouve surtout dans la découverte du chemin.
On y croise de superbes panoramas, des lumières spéciales, un peu de faune, de flore, etc.
Et c’est cette diversité qui rend la chose intéressante.
On observe, on apprend, on comprend, on s’émerveille…

Et une fois arrivé au point de vue principal ou à l’un des lieux supposé « intéressant », il est fréquent qu’on ne s’y attarde pas tant que ça !

En photo, c’est pareil.

Même si on finit par réussir à faire la photo tant convoitée, ça va nous faire extrêmement plaisir sur le moment, c’est sûr.

Mais, logiquement, on va rapidement passer à un autre objectif.

Un peu comme un sportif qui va gagner une coupe régionale.
Une fois en poche, il ira sûrement chercher la coupe de France puis du monde.

Et c’est là que ça peut devenir vicieux.
Car ce « plaisir » très éphémère nécessite des jours, des mois voire des années de sacrifices et de difficultés.

Ce qui veut dire qu’au jour le jour, on ne vit que dans le futur.
On s’entraîne pour un hypothétique futur moment ou, dans notre cas, on essaie dès que l’on peut d’aller faire cette fameuse photo.

On se met tout seul des œillères.

Et si le plaisir est rare et éphémère, le bonheur est quotidien et durable.

Personnellement, le choix est vite fait entre les deux 😀

Comment on fait alors ?

La clé, vous l’aurez compris, va être de profiter du chemin.
L’idée n’est pas de renier cette photo dont vous rêvez, si vous en avez une.

Mais de la voir comme une destination, quelque chose qui vous donne la direction, le cap à suivre.

De cette manière, il sera possible de profiter de tout ce que vous allez rencontrer en chemin sans être frustré ou déçu de ne pas encore avoir fait cette fameuse photo.

Dans ma conception des choses, je prends donc un but comme un point de départ.
Ouais je sais, c’est un peu paradoxal ! 😀

Par exemple, je vais parfois faire un affût avec le but premier d’observer maître renard.
Mais c’est juste l’élément motivateur.
Je ne me dis pas pour autant que la session sera un échec si je ne vois pas de renard.

En ayant cet état d’esprit, on est naturellement ouvert à tout ce qui peut se présenter et on ne revient jamais déçu.

Comment revenir « bredouille » si l’on n’attend rien de précis ? 🙂

Même en n’ayant vu que très peu de faune, on se contente sans souci de la lumière, de l’ambiance ou même simplement du moment.

On n’est plus attaché au résultat de la session.
On veut juste vivre le moment, quel qu’il soit.

Et ça change tout !

Ce que l’on dégage

Outre le fait de ne pas trop sentir, olfactivement parlant (voir l’article sur la billebaude), il y a une autre dimension à prendre en compte.

Je ne sais pas si l’on peut parler d’aura, mais depuis toutes ces années où je fais de la photo, j’ai remarqué quelque chose d’intéressant.

Plus j’ai d’attentes, moins je fais d’observations.
Et c’est systématique !

Oui, moi aussi, tout photographe professionnel que je suis, il m’arrive d’avoir des attentes 😀

Parfois, lorsque je suis dehors, je me surprends en train de chercher un animal en particulier.
Ce n’était même pas forcément un choix conscient.
On se dit juste un truc du genre « tiens, ça aurait été superbe un écureuil sur cet arbre-là ! » et hop, on commence inconsciemment à regarder partout pour trouver un écureuil !
Et ce que je constate, c’est que les observations se font plus rares.

Mais rien d’irrémédiable ici !

Pour percevoir cette attente quand vous êtes dehors, prenez deux secondes de temps en temps et observez ce qu’il se passe en vous.

Si un sentiment de frustration ou d’impatience pointe le bout de son nez…
C’est un bon signe pour vous faire comprendre qu’il y a de l’attente !

Mais encore faut-il s’observer pour voir que ce sentiment est là 😉

Et ce qui est fou, c’est que si l’on relâche vraiment toutes ces attentes, on va commencer à observer de plus en plus de belles choses !
Ça m’est arrivé trop de fois pour être de simples coïncidences 🙂

Et quelque part, pour les esprits plus cartésiens, c’est plutôt logique.
En étant focalisé sur un objectif précis, on réduit l’ouverture de sa vision et de ses sens.

Si je vous demande de trouver une pierre orange en forêt, votre esprit va automatiquement occulter les arbres, les fleurs, les animaux et tout ce qui n’est pas orange 😉

Ça aura le même effet avec un animal.
Si vous vous mettez en tête de trouver un cerf, vous n’allez regarder qu’au sol, plutôt au loin sans vous soucier des insectes, des oiseaux et des petits mammifères 🙂
A l’inverse, si vous cherchez une orite à longue queue, vous aurez la tête en l’air tout le long et louperez tout ce qui se passe au sol.

Le secret, c’est de prendre le temps et d’être ouvert à tout ce qui se présente.
Et c’est exactement ce que j’enseigne lors de mes accompagnements photo.

Vous allez me dire : « T’es bien gentil Ken mais si je suis intrigué par un bousier et que pendant ce temps-là un cerf passe dans le fond, je vais le louper ! »

C’est possible oui.
Mais qu’est-ce qui est plus important ?

De s’émerveiller l’extrême majorité du temps ou de voir une espèce plus charismatique une fois l’an ?
Et en plus, rien ne dit que vous ne verrez pas ce fameux cerf !

Je suis bien conscient qu’il n’y a pas forcément de bonne réponse.
Mais c’est important de se poser la question 🙂