Avoir une image floue est sûrement la chose la plus fréquente (et la plus frustrante) quand on fait de la photo.

On est devant une superbe scène, on adore ce qu’on observe, on tente d’immortaliser cet instant de magie et boum ! Déception… L’image est ratée et cet instant n’est pas prêt de se présenter à nouveau.

Et en photo nature, c’est encore « plus facile » d’avoir des images floues !
Pourquoi ? Car on est souvent dans des conditions de prise de vue compliquées, voire très compliquées 😉

Des conseils simples mais qui font toute la différence.
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On a bien souvent une superbe lumière mais qui a une luminosité très faible et on prend en photo des animaux qui bougent pas mal !
Sans parler que nos amis les bêtes adorent se cacher et ça, en basse lumière, l’autofocus n’aime pas du tout et ne sait plus comment il s’appelle.

Et évidemment, à moins d’avoir un objectif très professionnel qui n’est franchement pas donné, on est rapidement limité en terme d’ouverture.
Bref, toutes les conditions pour galérer !

Alors pour comprendre pourquoi une image peut être floue, et donc savoir comment y remédier, on va essayer d’y voir plus clair ensemble point par point 🙂

Avoir un objectif propre

Bon, on va commencer avec quelque chose qui peut paraître évident mais vu qu’on oublie souvent les bases… un petit rappel ne fait jamais de mal 😉
C’est bête mais un objectif sale donnera forcément de moins bons résultats…

Alors avant de partir en vadrouille, jetez un œil pour vérifier s’il n’y a pas une tonne de poussière dessus ou une grosse trace de doigt !
Pour info, j’ai toujours avec moi dans mon sac de quoi nettoyer mon matériel !

Avec ces 3 accessoires, vous pouvez nettoyer à peu près toutes les saletés qui viendraient sur votre matériel !

Et s’il est important de nettoyer son matériel avant de partir, c’est utile d’avoir avec soi ces accessoires dans son sac.
Encore plus quand on part pour plusieurs heures voire plusieurs jours 😉

On ne sait jamais quand on rencontrera une volée de poussières ou quand on fera une fausse manipulation qui étalera une grosse trace de doigt sur l’objectif ! (c’est du vécu !)

Bien régler son correcteur dioptrique

Si vous avez un reflex, il se peut que vous n’ayez pas touché à ce réglage, ne sachant peut-être même pas à quoi ça sert 🙂
Il s’agit d’une petite molette vous permettant d’ajuster la visée à votre vue.

Forcément, si c’est mal réglé, il y a aura une différence entre ce que vous voyez dans le viseur et le résultat final.

Vous pourrez donc toujours vous attaquer aux autres causes du flou, il y aura toujours un petit problème ! 😅

Le flou de bougé

Ce flou est obtenu, la plupart du temps involontairement, par le mouvement de l’objectif lors de la prise de vue.
Ou plus précisément, pendant l’exposition du capteur à la lumière.
Comment savoir qu’il s’agit bien de ce flou ? Très simple, l’image est floue dans son entièreté 🙂

Pas de bol pour les photographes animaliers, c’est encore plus accentué avec les très longues focales.
La scène étant particulièrement zoomée, tout micro mouvement est amplifié !

Quand on appuie sur le déclencheur pour prendre une photo, le capteur est exposé à la lumière pour capturer la scène cadrée.
Si dans cet intervalle vous avez trop bougé, votre photo est floue.

Mais qu’est-ce que ça veut dire, avoir trop bougé ?
Pourquoi des fois ça passe bien et d’autres non ?

Tout simplement car tout dépend de la vitesse d’obturation.
Pour ceux qui débutent, il s’agit du moment pendant lequel le capteur est exposé à la lumière. Ce que vous choisissez dans vos réglages donc 🙂

Une indication qui marche plutôt bien (à main levée) pour se donner de bonnes chances d’avoir une bonne vitesse est de faire un petit calcul quand on fait ses réglages.

Vitesse minimum = 1 / Longueur focale
Donc, si vous photographiez à 600mm, il vous faut théoriquement au minimum une vitesse de 1/600e pour être serein sur le flou de bougé.

Dans la pratique, j’arrive à avoir des photos nettes avec des vitesses bien plus basses mais ça demande une certaines expérience et dépend évidemment des conditions.

Mais même si vous êtes un maître zen, vous ferez toujours au minimum des micro mouvements. Vous pouvez les réduire un peu grâce à une bonne posture et une respiration optimale, mais il y en aura toujours un peu 🙂

Si la stabilisation d’image est disponible sur votre matériel, l’activer est une bonne idée à main levée. Grâce à des capteurs internes, l’appareil va tenter de composer les mouvements et il le fait plutôt bien !
Par contre, sur trépied, je recommande de le désactiver. Là, elle ne sert à rien voire peut être contre-productive en produisant du flou de temps en temps.

Dernier conseil, utilisez la plus grande ouverture possible en cas de vitesse vraiment limite.
Je sais, ce n’est pas forcément à ces ouvertures que vous aurez les plus belles nettetés que votre objectif a à vous offrir. Mais entre une image toute floue et une image propre, le choix est vite fait ! 😀
Donc si vous êtes en condition difficile et que la vitesse est trop lente, vérifiez bien que vous avez ouvert le plus possible.

Pour rappel : grande ouverture, petit chiffre 😉
F1.8 => grande ouverture
F22 => petite ouverture

La meilleure option reste forcément le trépied qui permet de stabiliser fermement l’appareil. Et là, plus de souci de flou de bougé !
Enfin presque… car même ça c’est relatif ^^
Par exemple j’ai un trépied un peu juste qui a du mal à supporter le poids de mon 150-600mm quand il est déployé à fond.
Le choix du trépied est donc un facteur très important à ce niveau là !

Ça ne m’a jamais empêché de faire des photos pour autant et tant qu’il ne me limite pas, je n’ai aucune intention de le changer 🙂

Le flou cinétique (ou flou de mouvement)

Celui-ci est différent du précédent dans la mesure où c’est ce que l’on photographie qui bouge « trop » (et non l’objectif).

On peut le reconnaître simplement en observant la scène du crime (la photo quoi :D)
Si tout est net sauf un sujet en mouvement, c’est une bonne indication !

Là, vous aurez beau être statique comme un sniper et bien tenir votre appareil, rien n’y fera !
La seule façon de ne pas avoir votre sujet flou, c’est de le photographier avec une vitesse suffisante 🙂

Il va donc falloir évaluer la vitesse à utiliser. Et oui, ça ne sera pas la même pour photographier un chat qui marche, un oiseau qui s’envole ou un guépard en pleine course !

Une autre possibilité, quand on a pas la possibilité d’avoir une vitesse plus rapide et qui est plus de l’ordre artistique, est de faire un effet de filé.
L’idée est d’avoir uniquement le sujet en mouvement plus ou moins net et tout le reste flou.
Ça donne des photos très artistiques ! Je ferai un article dédié à ce thème que j’aime beaucoup.

Quand le focus vous lâche…

Comme je vous le disais précédemment, l’autofocus peut perdre son latin en basse lumière.
Vous savez ce va et vient assez vomitif quand il n’arrive plus à faire la mise au point ! 😀

Je ne vais pas rentrer dans les détails ici (là aussi je ferai un article à part entière pour traiter ce sujet) mais il y a une chose à comprendre que pour que l’autofocus fonctionne de façon optimale.
Il a besoin de détecter des choses qui lui permettent de se dire : « OK, là j’ai détecté une forme distincte, une profondeur potentiellement différente ».

Et, pour le dire simplement, ça passe par les différents contrastes (tonalité, couleurs) et les bords des éléments de la scène.
Or, en basse lumière, les contrastes sont atténués voire nuls et les bords beaucoup moins marqués.

Dans ces cas là, si vous voulez quand même observer ce qu’il se passe, il faudra compter sur une mise au point manuelle efficace.

Et il n’y a pas de secret, pour maîtriser la mise au point manuelle, il faut s’entraîner !
Ce n’est pas le jour J où vous en aurez absolument besoin qu’il faudra tenter le coup pour la première fois 😀

L’ouverture

Eh oui, l’ouverture du diaphragme a aussi son rôle à jouer sur le flou !
Comme vous le savez sûrement, l’ouverture permet de jouer sur la quantité de lumière que perçoit votre capteur mais aussi sur la profondeur de champ.

Et en choisissant une grande ouverture (donc un petit chiffre), vous réduisez la zone de netteté dans l’image. Tout ce qui se trouve en dehors de cette zone est donc plus ou moins flou.

En photo animalière, on peut avoir cet effet notamment avec des portraits en plan serré.
C’est très utile pour détacher votre sujet et le mettre sur le devant de la scène.

Ici, on voit que son mufle est un peu flou alors que la partie haute est nette
Ce magnifique lion, en revanche, est net sur toutes les parties

En photo de paysage, on va souvent chercher à avoir le plus de netteté possible (sauf effet voulu et maîtrisé bien entendu). Il conviendra donc de shooter en fermant un peu le diaphragme pour que la zone de netteté soit la plus grande possible.

Ici, tout le premier plan est flou pour donner l'importance au bout du chemin
Sur cette photo, tout est net dès le premier plan

La diffraction

Ce point est un peu moins évident à comprendre.
J’en ferai probablement un article à part entière mais je vais synthétiser le propos pour comprendre en quoi ça peut jouer sur le flou.

Quand vous fermez le diaphragme, par exemple à f22, le trou par lequel la lumière passe est très réduit.
Et dans ces cas-là, un phénomène physique se produit.
La lumière se diffuse un peu sur les bords de l’image, provoquant par la même une baisse de résolution.

Les couples boîtiers / optiques ont d’ailleurs tous une ouverture optimale qui leurs est propres. A cette ouverture, le piqué (la netteté si vous ne connaissez pas ce terme) sera le plus optimal possible.
Il s’agit souvent de fermer un peu l’ouverture, mais les valeurs changent selon votre capteur.

Pour simplifier et donner des choses qui fonctionnent généralement :

  • capteur full frame : f16 maximum
  • capteur APS-C : f11 maximum
  • capteur 4/3 :  f8 max

Avec ça, vous êtes à peu près sûrs d’éviter la diffraction ^^
Évidemment, faites des tests et voyez ce qui marche pour votre matériel, il se peut qu’il y ait de légères différences !

Et bien évidemment, c’est peut-être un effet que vous rechercherez dans un but artistique.
Je ne le dirai jamais assez : testez, testez et testez encore 🙂


Voilà pour les différentes causes du flou ! Comme vous le voyez, le sujet est assez dense !
Comprendre toutes ces causes et la première étape pour les éviter 🙂

Dites-moi si vous avez des remarques ou des commentaires 🙂