Quand on commence la photo (et même après !), il y a une chose sur laquelle on peut avoir du mal : prendre un animal en mouvement.
Et forcément, plus il est rapide, plus c’est compliqué 🙂

Eh oui ! Entre prendre une biche qui mange tranquillement et un écureuil qui saute partout, on n’est pas sur le même genre de challenge !

Et en plus, il y a pas mal de paramètres qui peuvent rentrer en jeu.

Voyons ça en détail 🙂

 

Les conditions de prise de vue

Prenons l’exemple d’une photo d’un écureuil en plein saut dans la luminosité d’un matin en forêt.

Des conseils simples mais qui font toute la différence.
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Le saut de l'écureuil

Ici, on retrouve presque tous les obstacles pour vous empêcher d’avoir une photo réussie 😉

  • les hautes lumières en arrière-plan qui peuvent facilement être cramées et empêcher d’avoir des détails sur le sujet
  • l’écureuil qui se déplace très vite entre les branches
  • la lumière globale assez faible
  • une plage dynamique très forte (des ombres et des hautes lumières très marquées)
  • l’autofocus qui peut avoir du mal à bien faire la mise au point sur l’animal tant il y a des branches partout
  • l’ouverture à doser selon le résultat souhaité

Et si l’on arrive à gérer tout ce petit paquet de choses, il faut encore réussir à ce que la composition soit efficace pour servir l’histoire que l’on veut raconter 😀

Bref, ce n’est pas aussi simple que ça !

Loin de moi l’idée de vous faire peur, c’est juste qu’il faut être conscient de toutes les choses à savoir gérer ^^
Et je vous rassure, c’est tout à fait possible pour quiconque y met suffisamment de moyens 🙂

L’analyse

Comme je pense qu’un exemple concret est plus parlant qu’une théorie touffue, analysons un peu les données de prise de vue de cette photo :

Ouverture : F/6.3 | ISO : 500 | Distance focale : 460mm | Vitesse : 1/1250

Les réglages

Avant de décortiquer les différents choix, il est important de dire quelque chose.
Dès que j'ai vu du mouvement dans cet environnement sombre et lumineux à la fois, j'ai tout de suite pensé à ce que donnerait la photo finale.
Et vous allez voir que ça joue sur les réglages !

L'ouverture

Ce choix a été plutôt simple.
Je voulais avoir l'écureuil le plus figé possible, un peu de flou en jouant sur la profondeur de champs tout en ayant les ISO les plus faibles possibles.
J'ai donc choisi l'ouverture maximale qu'offre mon objectif quand on est à 460mm.
S'il avait pu ouvrir davantage, je l'aurais sûrement fait mais pas tant que ça pour ne pas avoir une zone de netteté trop réduite.

La vitesse

Ça a été un pari plus qu'autre chose car une vitesse de 1/1250 peut être un peu juste pour ce genre d'image. Mais vu que j'étais sur trépied à ce moment-là et que je voulais garder les ISO au plus bas, j'ai tenté le coup :)

 

Le saut de l'écureuil

Les ISO

Les ISO ont été décidés automatiquement, j'en reparle juste après :)

 

La distance focale

Concernant la distance focale, j'aurais pu aller jusqu'à 600mm mais j'ai choisi 460mm.
Deux choses sont rentrées en ligne de compte :
- La composition. A 600mm je n'aurais pas pu intégrer l'environnement comme je le voulais et l'image aurait perdu de son message.
- Mon objectif a un meilleur piqué dans ces valeurs (l'idéal aurait été de fermer un peu plus le diaphragme pour optimiser la netteté mais les ISO auraient grimpé)

Être prêt !

Il y a deux écoles concernant la préparation.

Soit vous vous attendez à un type de photo bien précis et réglez uniquement pour ce type de photo.
Parfois même en mode manuel pour capter LA scène que vous avez en tête !
Et tant pis si d’autres occasions se présentent.
C’est typiquement ce qu’il faut faire quand vous attendez une photo particulière et que vous voulez mettre toutes les chances de votre côté (aurore boréale, filé d’un animal à la tombée de la nuit, lumière très spéciale, etc.)

Soit vous mettez en place des pré-réglages plus souples !
Ça, c’est pour le cas où vous n’avez pas d’idée précise et accueillez tout ce qui se présente ou presque 😀
Et pour le pratiquer encore aujourd’hui, je peux vous dire que ça fait une énorme différence dans votre pratique.
Vous êtes prêts pour différents types d’images, tout le temps.
Fini les réglages à la va-vite pour tenter de prendre cet oiseau qui est arrivé d’un coup.

Concrètement, il s’agit de dire à votre boîtier jusqu’où il peut aller en terme d’ISO max et quelle vitesse minimale il doit essayer d’atteindre.

Ça se présente de cette manière chez Nikon

En activant ça, votre appareil essaie d’agir plus intelligemment et fait en fonction de la scène qu’il a en face de lui.

Dans notre exemple avec notre écureuil, j’avais fixé la limite à 3200 ISO (peut-être même plus) pour pouvoir être prêt si un martin pêcheur venait dans une zone de branchage plus sombre.
L’appareil a jugé que 500 ISO étaient nécessaires pour atteindre la vitesse voulue (1/1250) et pour le coup, ça m’allait bien.

Mais ce n’est pas une solution parfaite. Ça serait trop simple 😀

Il y a des cas où le capteur va faire n’importe quoi et sur-exposer votre image pour rien avec des ISO délirants !

C’est pourquoi, quand j’accompagne quelqu’un, je prends toujours le temps d’aborder ce thème et de pratiquer avec la personne pour que ce soit parfaitement maîtrisé et adapté à sa pratique.

Anticiper

Ce point-là est aussi important que délicat à acquérir 🙂

Le secret des photographes animaliers, c’est qu’ils connaissent bien leurs amis les bêtes !
A forcer de les observer, on comprend comment ils se déplacent, ce qu’ils recherchent, leurs points d’intérêts et ce qu’ils n’aiment pas.

Et quand on connaît tout ça, on peut anticiper la plupart de leurs mouvements.

Évidemment, ils nous réservent toujours de belles surprises et c’est ça qui fait la beauté de la photo !

C’est un point que j’enseigne également mais ça ne fait qu’accélérer le processus.
Ça n’enlève pas le fait de devoir acquérir l’expérience soi-même.

On a beau savoir les choses, il faut les intégrer pleinement en soi pour pouvoir dire qu’on les maîtrise 🙂

Être créatif

Tout ce que nous avons vu jusqu’à présent est valable si l’on veut faire une photo capturant un instant.
Autrement dit, si l’on veut le sujet net et bien identifiable.

Mais il est tout à fait possible de faire autrement, même en pleine journée.
On peut vouloir le sujet en ombre chinoise (donc complètement noir sans aucun détail), un peu flou pour marquer le dynamisme ou encore en gros plan pour vraiment parler du mouvement.

Bref, tout dépend de ce que vous voulez montrer 🙂

Et l’aspect créatif est encore plus présent aux heures les plus sombres.
Laisser exploser sa créativité et faire des choses complètement différentes est toujours intéressant !
Le résultat n’est pas toujours là, mais ça reste toujours intéressant d’essayer !

Quand vous n’avez plus beaucoup de lumière, ne vous dites surtout pas que c’est fini pour la photo. Au contraire !

C’est dans ces moments-là que vous pouvez vous amuser avec des filés, des flous artistiques ou carrément des photos abstraites.

On pourrait parler de ce thème encore des heures mais je pense que ça vous donnera déjà une très bonne idée de comment aborder ce genre de photos.

Dites-moi en commentaire si cet article vous a aidé ou si vous avez des questions !
Je me ferai un plaisir d’y répondre 🙂

Et pour les plus timides d’entre vous, contactez-moi directement par mail, je répondrai aussi ^^